Site Web de Quadrature

L'adresse www.quadrature.info ne fonctionne plus.
Momentanément vous pouvez envoyer un courriel à

mercredi 24 décembre 2014

Hommage à Ivor Grattan-Guinness.

Voici quelques extraits, avec l'accord de l'auteur, de l'hommage rendu 
par Alexandre Moatti à Ivor Grattan-Guinness(1941-2014), historien 
des Mathématiques et de la logique.


" La notion d’ingénieur-savant qu’il propose dans son article(http://journals.cambridge.org/action/displayAbstract?fromPage=online&aid=1454452) Science in Context 1993 (“The ingénieur savant, 1800–1830 A Neglected Figure in the History of French Mathematics and Science”)
 m’est apparue comme une grille de lecture remarquable des parcours et des œuvres (et leurs mutuelles “convolutions”) de cette époque. Pour décrire brièvement : à la charnière entre théorie et pratique, ainsi qu’entre mathématique et physique, ils sont [savants >>> ingénieurs], appliquant leurs connaissances scientifiques aux techniques et métiers de la révolution industrielle – et ils sont aussi dans l’autre sens [ingénieurs >>> savants], créant de nouvelles branches de la science fondamentale en les nourrissant de leurs résultats “ de terrain” (mécanique appliquée, théorie des machines, hydraulique, résistance des matériaux, aussi ce qui s’appellera plus tard thermodynamique,...).
 Il détaillait bien cette catégorie d’ingénieurs-savants, très spécifiques à cette époque et à l’Ecole polytechnique de Monge, les comparant aux plus classiques et pérennes “savants académiques”, classant les divers savants dans chaque catégorie – certains pouvant varier dans leur carrière. Les ingénieurs-savants, ce sont Coriolis, Navier, Saint-Venant, le second Poncelet (celui des roues et des turbines), Clapeyron, le premier Lamé (celui des voussures et de la résistance des matériaux, en Russie), Sadi Carnot,...; les savants plus classiquement académiques, polytechniciens eux aussi, ce sont Biot, Arago, Poisson, Poinsot, le premier Poncelet (celui de la géométrie), Cauchy,...
 Son analyse n’était pas exempte d’humour (britannique ?), quand il expliquait que cette figure d’ingénieur-savant ait pu être “négligée”, dans l’historiographie, à cause d'une forme d’aversion des historiens, et de nos sociétés en général, envers les mathématiques, je cite (Grattan-Guinness 1993, concl.): "As far as the history of science is concerned, the main reason is mathsphobia, which affects its historians as it does society in general.” "

 Alexandre Moatti
 Ingénieur en chef des Mines
 Concepteur et directeur de BibNum www.bibnum.education.fr(http://www.bibnum.education.fr)
 Chercheur associé à l’université Paris-VII
> Président d’honneur de la SABIX http://sabix.revues.org

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire