Pour ses 250 ans, Fourier est honoré de bien des manières, en bien
des lieux, avec la volonté de s'adresser à des publics de niveaux
mathématiques très divers. S'il est évident qu'on ne parle pas de
Fourier de la même manière à des professionnels avertis, à des étudiants
(et parmi eux, à des étudiants de première année comme à des étudiants
de master, comme aurait pu dire Pascal), à des lycéens, des écoliers ou
au public le plus large, il est non moins important d'en parler à tous. Non seulement parce que c'est possible, mais aussi parce que c'est nécessaire, afin que Fourier ne soit plus cet inconnu célèbre, ce paradoxe mémoriel qu'il demeure au temps d'un tout numérique qui n'existerait pas sans son apport visionnaire.
C'est avec la volonté de s'adresser à tous que le prestigieux Institut Henri Poincaré
présente en sa bibliothèque, une exposition dédiée à la vie et l'oeuvre
de ce savant, né à Auxerre, novice bénédictin, révolutionnaire, élève
de la première promotion de l'Ecole Normale de l'An III, compagnon de
Bonaparte en Egypte, qui mène à Grenoble, de 1802 à 1815 la triple vie
de préfet, d'égyptologue et de mathématicien /physicien... pour un peu,
on la lui compterait quadruple!
On ira donc avec lui, de Louis XV à la veille de la Monarchie de
Juillet, on admirera sa clairvoyance à initier et protéger le jeune
Jean-François Champollion, on découvrira ses manuscrits, sa théorie si
révolutionnaire, les 150 ans de mathématiques que cela suscitera, les
prolongements fantastiques que furent les distributions de Laurent
Schwartz et les ondelettes d'Yves Meyer, récompensées par un prix Abel
2017 et en même temps outils essentiels du prix Nobel de Physique 2017.
On s'y souviendra enfin, avec émotion, du grand spécialiste de l'Analyse Harmonique qu'était Jean-Pierre Kahane,
qui nous a si brutalement quittés avant cette année de célébration,
après avoir lancé avec opiniâtreté une reconquête de sa mémoire, le Retour de Fourier,
comme il aimait à l'appeler. Plus de 200 ans après, on dit encore trop,
avec l'incompréhension de Lagrange, la kleptomanie de Poisson et le
mépris de Bourbaki, que Fourier n'était pas rigoureux: mieux vaudrait le lire... jusqu'au bout.
Du haut de cette bibliothèque, deux siècles de science à
contempler... et c'est gratuit! Du Lundi au Vendredi, de 9h à 18h, du 30
mai au 27 juillet, 11 rue Pierre et Marie Curie.
ALAIN JUHEL.
Sur les autres manifestations d'hommage, passées ou à venir, consulter ma page d'accueil, régulièrement mise à jour, ou celle du Comité Fourier 250.
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